Cartographie de l’extrême droite en France
Date de publication :
24 décembre 2019 |
Mots clés :
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Date de publication :
24 décembre 2019 |
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Avant, c’était plus simple, l’extrême droite étaient les mouvements comme l’Action française, marqués par la défense de la tradition contre l’époque moderne (et emblématiquement, contre la franc-maçonnerie), l’anti-parlementarisme, l’autoritarisme, la doctrine basée sur la race, les idées réactionnaires. Ils en font toujours partie, mais pas que....
Maintenant, elle se distingue aussi de la droite par une contestation du capitalisme et du libéralisme mais s’en rapproche par sa vision des institutions démocratiques. Cette main invisible qui créé et organise tout chez les libéraux se retrouvera dans cette idée forte de nation, de race ou de croyants que l’on trouve chez l’extrême droite. Car là dedans se trouve des lois naturelles ou divines qui guident les individus et les sociétés depuis toujours, pour toujours, de façon évidente et intangible.
Le terme « extrême droite » n’est jamais affiché par ceux qui en font partie. Mouvement national, patriote, droite nationale, sont préférés. Ce qui rend difficile à appréhender les contours de cette sphère.
La Horde, c’est quoi ? Énervé, indiscipliné, collectif et solidaire : ainsi va la horde, ainsi va l’antifascisme. Instrumentalisé, caricaturé, dévoyé, méprisé : ainsi va l’antifascisme, et la horde vient remettre les pendules à l’heure. En proposant un point de vue antifasciste sur l’actualité nationale et internationale, en collaboration avec les sites militants qui le font déjà, et en contrepoint des médias traditionnels.
L’extrême droite prospère sur les ruines de la gauche et l’incapacité de la droite à trouver sa voie. Elle repose sur des valeurs nationales, identitaires, culturelles et/ou religieuses, et, parfois, un discours économique et social plus contestataire et se voulant plus proche des milieux populaires que celui de la droite traditionnelle. D’où la confusion et le mélange des genres.
Et reposant sur le rejet de l’islam (comme des juifs il y a quelques dizaines d’années), de l’Europe et de la mondialisation, les constantes restent malgré tout la xénophobie et le discours sécuritaire. Bref, tout ce qui nuit à l’identité nationale supposée historique de chrétienté ou de paganisme, de frontières et de pureté de la race.
La base électorale de l’extrême droite reste avant tout les milieux populaires : petits commerçants, artisans, ouvriers, etc. Elle suit en effet une ligne « anti-élite », opposé de la droite conservatrice et libérale.
Le vote FN exprime un désarroi, un sentiment de déclassement. Les scores les plus élevés, on les retrouve dans des communes où le taux de diplômés et le niveau d’éducation sont les plus faibles, où la présence des services publics est moindre ». Les lieux dans lesquels la gauche était forte quand elle portait les espoirs des plus misérables. Selon une étude de l’Église réformée de France, l’électorat de l’extrême droite est majoritairement masculin, peu diplômé et anti-politique. Le rejet de la politique est un marqueur fort de l’électorat et se retrouve par exemple dans l’idée "on n’a pas encore essayé ce courant".
Je suis toujours très vigilant sur les réseaux sociaux, facebook en premier, sur les thématiques suivantes [1], piliers des fachos sur le net, et facilement repris par des individus sensibles à la cause sociale mais détachés (volontairement ou pas) du combat politique :
« la haine du présent », considéré comme une période de décadence ;
« la nostalgie d’un âge d’or » ;
« l’éloge de l’immobilité », conséquence du refus du changement ;
« l’anti-individualisme », conséquence des libertés individuelles et du suffrage universel ;
« l’apologie des sociétés élitaires », l’absence d’élites étant considérée comme une décadence ;
« la nostalgie du sacré », qu’il soit religieux ou moral ;
« la peur du métissage génétique et l’effondrement démographique » ;
« la censure des mœurs », notamment la licence sexuelle et l’homosexualité ;
« l’anti-intellectualisme », les intellectuels n’ayant « aucun contact avec le monde réel » (Pierre Poujade).
Et toujours selon Michel Winbock, ces idées reposent sur des interprétations simples.
Dans le cadre de la lutte des classes, il s’agit de la revanche des perdants contre les gagnants de la modernité.
Une crise économique et sociale se mue alors en une crise politique, réelle ou supposée.
Le passage de la « société tribale, rurale, patriarcale » à la « société urbaine, industrielle et libérale », se traduit par une série de peurs et notamment « la peur de la liberté ».
L’interprétation anthropologique assimile le discours sur la décadence du pays avec la nostalgie de l’homme vieillissant devant l’enfance, ce « monde protégé ».
Il faut donc être tout le temps vigilant car les idées nauséabondes sont majoritairement colportées par des personnes qui ne relèvent pas de la fachosphère mais qui la font prospérer par manque de vigilance ou de clarté politique dans leur esprit.
[1] Issu du livre "Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France" de Michel Winock (2004)
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