Lettre d’un gros à Sigmund Freud !
Date de publication :
22 septembre 2016 |
Mots clés :
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Date de publication :
22 septembre 2016 |
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Ca y est... Pour un bête soucis de potassium, j’ai eu le droit à l’arsenal médical du "gros de 45 ans"... Et qui achève de détruire le dernier plaisir qu’il restait : manger !
[1]Les faits... J’ai 45 ans, je suis gros depuis mes 10 ans. "Obèse" qu’on dit en médecine... "Gros" qu’on dit dans les cours d’école... "Rond" qu’on dit en société... "Enveloppé" qu’on dit dans Astérix [2].
Ma mère est enveloppée, mon père était maigre... Injustice des gènes, celui de l’obésité fait qu’il devient majoritaire quand l’un des deux parents est déjà gros. Donc, au plus profond de mes souvenirs, j’ai toujours été gros. Avec l’âge, la sédentarité, le rythme de travail, cela ne s’arrange pas. Vient la quarantaine, critique pour l’homme (avec un petit "h") car c’est à cette époque charnière que la santé se détériore. Je n’y ai pas coupé, ma tension, haute depuis longtemps, a crevé le plafond et mon médecin traitant m’a mis sous médicament contre l’hypertension. Cela a bien fonctionné, elle est retombée à un niveau tout à fait bon.
Pour celles et ceux qui me connaissent et qui seraient objectifs sur ce sujet, ils savent que mon appétit n’est pas à la hauteur de mes rondeurs et que mes choix culinaires ne sont en rien comparables à mon tour de taille. Jamais de plats en sauce, pas de sucre ajouté dans les yaourts ou les boissons chaudes, pas de plats cuisinés le midi, cuisine à l’huile d’olive ou margarine (pas au beurre), des yaourts nature sans sucre [3]...
Côté boisson ? Pas de soda quotidien à table, pas de vin, pas de bière, pas d’alcool fort. Les sodas et autres boissons sucrées sont pris lors des pots au café, c’est à dire rarement.
Les restaurants ? Oui, car je suis régulièrement en déplacement, mais ce n’est là encore, jamais de gastronomiques, souvent des brasseries avec entrées et viandes grillées. Et ce n’est pas tous les jours, même pas toutes les semaines !
Les desserts ? Je n’ai pas la goule sucrée, donc plutôt du fromages ou rien.
Le midi au bureau ? Une salade de crudités avec jambon ou saumon fumé, préparée le matin par moi et des fruits et un laitage.
Je n’incriminerais pas les hormones, même si le dernier médecin vu m’a indiqué qu’il faut que je fasse un contrôle hormonal. Non non, bien entendu, mes choix alimentaires pourraient être encore plus respectueux et en phase avec ma morphologie rondouillarde. Oui, évidement qu’il y a des choses qu’il ne faudrait pas que je fasse... Mais au regard de ce que je vous ai présenté au dessus, vous comprendrez néanmoins que je ne suis pas dans l’excès...
Alors bordel, pourquoi m’oblige t on à penser abandonner le dernier plaisir qu’il me reste ?
J’ai arrêté de fumer il y a 15 ans, mes poumons doivent être de nouveau tout rose comme à ma naissance.
Je ne bois pas d’alcool depuis mon permis de conduire. Oh, si, 5 bières, 1 verre de vin rouge et un demi de champagne... Par an !
Je ne me drogue pas. Je ne l’ai même jamais fait.
Alors que me reste t il ? Manger, partager une table avec des gens que j’aime (Ma famille ou mes potes), déguster un bon steack ou bien manger un plat de spaghetti avec du beurre ou avaler un bout de cantal... Même plaisir in fine... Et il va falloir que j’arrête ? Que je culpabilise si j’outrepasse ? Que je fasse un "mea culpa" si je le fais ? Merde !
Donc, médicalement, je fait de l’hypertension. Prévisible. Je n’ai pas de diabète, ni mauvais cholestérol, pas de soucis urique, ni intestinal. Mais je détruis mon potassium depuis un an. J’avale du potassium 3 fois par jour pour remonter mon taux, car l’alimentation ne suffirait pas à le faire remonter naturellement. Et comme ce n’est pas normal, je suis allé voir un néphrologue [4]. Sympa, premier rendez vous, j’ai eu le droit à l’interrogatoire complet. Poids, taille, tension, antécédents, comportements,... Elle me dit que mon poids est un problème [5] et qu’il faudrait penser à en perdre. C’est étonnant que ce soit toujours des maigrichons qui te disent de maigrir. Cela doit être simple selon eux. Je lui ai répondu que cela cheminait depuis quelques années (Grosso modo depuis mon début de traitement pour l’hypertension), que la réflexion se faisait. C’est comme cela que j’ai arrêté de fumer du jour au lendemain, sans aide, sans traitement et que cela dure [6]. Je ne crois pas aux traitements imposés sans longue réflexion préalable et autorisation du "moi" [7].
La batterie de questions médicales a donc continué...
"Vous avez mal au dos ?"... Non
"Vous avez mal aux genoux ?"... Non
"Vous avez mal aux articulations ?"... Non
"Vous faites de l’apnée du sommeil ?"... Non [8]
"Vous faites des céphalées ?"... Non
"Vous avez mal quelque part !"... Elle ne me l’a pas posé, mais je pense qu’elle y pensait, car je n’ai mal nulle part, je marche normalement [9]. Je n’ai mal nulle part et mes indicateurs de santé ne sont pas si mauvais. Alors, on va faire d’autres tests, ce n’est pas normal... Hôpital de jour à prévoir pour des tests. Et comme je serai sous leurs mains (emprise ?), cardiologue et diététicien dans la foulée. Je ne pourrais pas fuir, je serais là :-) Voire attaché à un lit au cas où !
Bon, je râle, mais je sais que c’est pour mon bien... Pour vivre plus vieux et mieux. Si je perdais du poids, je serais probablement mieux...
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Oui, mais A QUEL PRIX ?! Pas de sel, pas de sucre, pas de gras, pas de... Pas de... Et pas de... PLAISIR !
Et là, je me retourne vers Sigmund... "Eh Sigmund... Manger, c’est une pulsion sexuelle mortifère ? Ou c’est Epicure qui parle ?". D’où la nécessaire réflexion préalable et introspection obligatoire ! Pourquoi ai-je commandé ceci à table ? Pourquoi j’aime manger ? Pourquoi mon plaisir passe t il par la bouche et les papilles gustatives ? Pourquoi me retrouver autour d’un table avec des potes ou ma famille me procure ce plaisir ? Pourquoi un bout de fromage de chèvre est il meilleur qu’un plat de brocolis ?
Derrière tout cela, il y a la notion de plaisir. Et pour moi, c’est central. Je fais les choses par plaisir. Sinon, je serai riche. Ou je ne les fais pas. Certains diront que je suis immature. Peut-être. Moi, je dis que je SAIS que demain, je peux ne pas être là et que chaque minute doit être vécue comme il faut, pour en prendre le plus de plaisir intellectuel comme gustatif. Et de toute façon, la mort viendra sans te prévenir, sans que tu ne saches quand elle frappera, ni comment. Il n’y a pas de vie après, donc il faut vivre l’unique vie que tu possèdes ! Faire de la moto, prendre des risques, se sentir vivant, manger, rire, pisser contre un arbre, dire des gros mots, fighter les cons, écrire sur ce blog, dire du mal des cons,... C’est cela aussi vivre, prendre du plaisir là où l’on peut, petit bout par petit bout... Car après, y’a rien !
Sigmund, tu m’ennuis avec tes pulsions sexuelles mortifères...
Un article intéressant sur un site intéressant..
[1] Merci de ne pas penser que c’est moi sur la photo !
[3] Même pas les petites "conneries" que j’achète pour mes femmes genre "Viennois" ou autres machins !
[4] La néphrologie est la spécialité médicale visant à prévenir, diagnostiquer et soigner les maladies des reins. Elle est différente de l’urologie, spécialité chirurgicale s’intéressant à l’appareil génital masculin et à l’ensemble du système urinaire (reins, uretères, vessie, prostate, urètre).
[5] Ah bon ?
[6] J’étais un fumeur régulier précoce, depuis mes 14 ans. Et je n’avais aucun soucis lié à la cigarette !
[7] Celui qui habite dans ma tête !
[8] Je ronfle, oui, mais je respire !
[9] Bon, j’ai les pieds plats, mais cela n’a rien à voir !! C’est d’ailleurs le seul truc plat sur mon corps ! Mouarf !
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