Les travailleurs non qualifiés comptent parmi les plus touchés par le chômage et la précarité. Cela concerne une grande majorité des travailleurs étrangers, dont plus du tiers est employé sous contrats temporaires. On retrouve ce taux à l’échelle européenne où la fréquence de la précarité de ces derniers est environ cinq fois supérieure à celle de l’ensemble de la population occupant un emploi. Mais, à qualification égale, les étrangers ne sont pas plus au chômage que les Français.
Quant au vocabulaire choisi par l’extrême droite pour les qualifier, il est non seulement injurieux mais totalement faux. Alors oisifs, les étrangers ? Comme tous les travailleurs, ils ne ménagent par leur peine, on le constate sur les chantiers, dans les arrière-salles, de l’hôtellerie, dans le nettoiement ou l’agro-alimentaire... Comme les Les étrangers ne sont pas différents des Français, ils souhaitent pouvoir vivre dignement de leur travail. Chose impossible pour les demandeurs d’asile, qui,
rappelons-le, n’ont pas le droit de travailler, et compliquée pour les autres étant donné la complexité de la loi en matière de régularisation au titre du travail.Quant aux prestations sociales, ATD Quart-Monde a récemment démontré qu’une large partie des personnes éligibles à ces différents types d’aides – qu’elles soient Françaises ou étrangères – n’en faisaient tout simplement pas la demande. Souvent du fait de leur difficulté à entreprendre ces démarches ou du simple manque d’information sur la manière de les obtenir. Ce phénomène a un nom : il s’agit du non-recours.
Chaque année, il fait « économiser » 11 milliards d’euros à l’État, dont 5,3 milliards pour le RSA et 4,7 milliards pour les prestations familiales et de logement.
Les 73 affirmations relatées et contrecarrées dans ce livre ressortent de conversations quotidiennes, trouvent de l’écho chez les salariés, les jeunes et les milieux populaires.
Dans une France et une Europe traversées par une crise sociale et économique aigüe, l’extrême droite et son parti en France, le Front national, sont de plus en plus compris comme un parti de protestation contre l’iniquité social qui serait capable de réaliser une partie des promesses non tenues par les gouvernements successifs. De plus en plus de citoyens s’interrogent sur ces propositions, certains reprennent, souvent sans le savoir, des idées fausses. D’autres se demandent comment défendre au mieux les valeurs de la République.
Aujourd’hui, pour faire reculer l’extrême droite, il ne suffit plus de dénoncer ses dérives antirépublicaines, de combattre un clan et un parti politique, tout comme de s’en tenir à la posture de l’antifascisme.
Il faut s’atteler à combattre les idées fausses qui contaminent insidieusement nos discours, en les contrecarrant une à une.
Extraits de l’argumentaire du livre "En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite" de Pierre-Yves BULTEAU