Le Parti socialiste doit boire le calice de ses défaites jusqu'à la lie. Après la déroute aux élections municipales, puis dans les scrutins pour les intercommunalités, la gauche pourrait encore perdre la présidence de l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), présidée depuis 2007 par Michel Destot, ancien maire socialiste de Grenoble.
Les nombreuses villes et agglomérations de plus de 100 000 habitants prises par la droite lors des dernières élections locales ont en effet fortement modifié l'équilibre politique au sein de l'association. « Aujourd'hui, nous comptons 47 élus de gauche contre autant de droite », dénombre un cadre. Le résultat du scrutin pour la présidence de la puissante association est en conséquence incertain.
La campagne entre les grands élus se fait pourtant en douceur. Pas question de clivage entre les édiles qui doivent faire front face au gouvernement, dans l'élaboration du prochain projet de loi décentralisation. En lice pour la gauche, Jean-Louis Fousseret, maire socialiste de Besançon depuis 2001, qui pousse sa candidature en soulignant la nécessité d'une proximité politique pour négocier avec le gouvernement en pleine réforme territoriale, tout en promettant un « travail en consensus avec les élus de gauche comme de droite ». Mais surtout, l'élu socialiste compte sur la division du camp adverse.
GOUVERNANCE PARITAIRE
Grisée par la victoire, l'UMP n'est pas parvenue a désigner un candidat unique. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et proche de Jean-François Copé, a annoncé sa candidature. Jean Rottner, maire de Mulhouse, estime qu'il peut être en mesure de rassembler plus largement. « Je ne suis pas l'homme d'un clan ou d'un parti », avance-t-il. « La loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (Mapam) », votée sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et décriée par la droite à l'Assemblée, « va dans le bon sens », poursuit l'élu en gage d'ouverture.
A la veille du scrutin, Jean-Luc Moudenc soulignait les « convergences » dans leur analyse politique territoriale des élus de droite et de gauche et appelle, sous son éventuelle présidence, à « une gouvernance paritaire ». « Qu'ils soient UMP ou socialistes, les maires gèrent leurs territoires de la même manière et défendent les mêmes intérêts », estime un permanent de l'association, citant en référence Alain Juppé (UMP) à Bordeaux ou Roland Ries (PS) à Strasbourg.
Voir les contributions
RĂ©utiliser ce contenu