Le FN savoure discrètement le message du "VRP" Fillon

Le FN savoure discrètement le message du "VRP" Fillon
Marine Le Pen souhaite incarner le "camp des patriotes" face à l"UMPS" qui se livrent à un "concours du pire", conspuant "l'atlantisme" de la France, "maîtresse des USA devenue catin d'émirs bedonnants". (AFP PHOTO / BERTRAND LANGLOIS)

En campagne présidentielle permanente, Marine Le Pen a clôturé dimanche l'université d'été du Front national, se félicitant d'être "au centre" des préoccupations.

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"François Fillon tue un cadavre." Marine Le Pen, quand on l'interroge sur les déclarations de l'ancien premier ministre qui ne cessent ces derniers jours d'agiter la droite, s'amuse. Le cadavre en question, c'est le Front républicain, mort selon la présidente du Front national depuis bien longtemps. Quant à l'UMP, elle poursuit son "implosion molle".

"Fillon comme les autres est le VRP du FN"

Si les cadres du parti savourent, lors de l'université d'été du FN, la sortie du député de Paris qui a appelé dimanche dernier les électeurs à "voter pour le moins sectaire" entre un candidat PS et un candidat FN, ils ne s'épanchent pas pour autant sur le sujet.

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"Ça nous a surpris dans un premier temps, parce que ce n'était pas son positionnement habituel", explique le bras de droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, qui n'y voit qu'une "tactique" de plus, basée sur les sondages et destinée seulement "à Copé et Sarkozy". Tactique dont il se félicite puisque qu'elle met le FN "encore plus au centre" du jeu. "Fillon, comme les autres est le VRP du FN", conclut-il.

Même réaction de la part de la députée Marion Maréchal Le Pen, pour qui François Fillon ne fait qu'"acter une réalité". Nicolas Bay, responsable de la campagne pour les municipales tacle de son côté l'UMP, une "petite structure nombriliste et polyfracturée".

Seul le secrétaire général Steeve Briois estime que l'ancien Premier ministre a, par sa déclaration, "replacé le FN dans le champ républicain". Ce sera tout. Inutile, pour le Front national, d'en rajouter. Marine Le Pen a compris depuis longtemps qu'il était plus efficace pour elle de laisser les autres semer, la récolte n'en serait que meilleure. 

"Le parti de la réalité vécue"

Tandis que l'UMP et le PS ont le FN en "obsession", selon les mots de Marine Le Pen, l'ancienne candidate à la présidentielle poursuit ce qu'elle espère être sa conquête du pouvoir. C'est le message délivré en substance dans son discours de clôture ce dimanche à Marseille. Un discours de politique générale tourné vers 2017, sensiblement similaire à celui qu'elle avait tenu il y a un an à La Baule pour la rentrée du parti. Marine Le Pen souhaite incarner le "camp des patriotes" face à l"UMPS" qui se livrent à un "concours du pire", conspuant "l'atlantisme" de la France, "maîtresse des USA devenue catin d'émirs bedonnants".

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Le FN est "le parti de la réalité vécue", assène la présidente du parti frontiste qui fustige les "promesses" jamais tenues de ceux qui gouvernent. Et de formuler la promesse de ne jamais rien promettre à part des "objectifs".

"On est chez nous !"

Comme toujours, il était difficile de trouver dans son discours incantatoire la moindre proposition, si ce n'est celle de retirer les drapeaux européens des édifices publiques. Et de réintroduire l'histoire de France dans les programmes scolaires, comme si ce n'était pas le cas. Mais qu'importe : les cinq mille militants présents dans le hangar du parc Chanot sont aux anges, brandissent haut leur drapeau français, et sifflent la Garde des Sceaux Christiane Taubira et le secrétaire du PS Harlem Désir à s'en crever les tympans. "On est chez nous ! On est chez nous !", entonnent-t-ils à plusieurs reprises pendant le discours de la présidente du FN. 

Cet enthousiasme militant, Marine Le Pen en est persuadée, est un reflet décuplé du vote FN, devenu "un vote positif, assumé et plein d'espoir". Et la dynamique qu'elle "sent s'accélérer" la mènera jusqu'aux plus hauts sommets. Pourtant, selon le sondage BVA publié par le "Parisien" ce jour même, trois français sur quatre (74%) ne lui feraient pas confiance pour gouverner le pays et 58% la trouvent toujours raciste. "La dédiabolisation n'est jamais achevée !", est forcée de reconnaitre l'intéressée. 

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