Wauquiez critique le bilan de la droite sur une décennie

Wauquiez critique le bilan de la droite sur une décennie
"En dix ans, on a sans doute amélioré le fonctionnement du pays, mais on n'a pas redonné un vrai souffle ni interrompu la menace du déclin", déclare Laurent Wauquiez. (IBO/SIPA)

L'ancien ministre de l'Enseignement supérieur n'a pas hésité à critiquer les réformes ratées des gouvernements UMP.

Par Le Nouvel Obs
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Laurent Wauquiez, vice-président de l'UMP, dresse l'inventaire de la décennie de la droite au pouvoir, affirmant qu'entre 2002 et 2012, son camp n'a pas su interrompre "la menace du déclin", dans une interview du "Point" daté du 15 août.

Selon l'ex-ministre, la crise "explique évidemment la dégradation des finances, du chômage ou de la croissance, mais elle ne peut servir d'alibi pour des réformes à moitié faites." Le vice-président du groupe UMP poursuit : "En dix ans, on a sans doute amélioré le fonctionnement du pays, mais on n'a pas redonné un vrai souffle ni interrompu la menace du déclin."

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Préférant évoquer un "devoir d'inventaire" plutôt qu'un "droit d'inventaire", Laurent Wauquiez affirme qu'"on ne construit pas un avenir sans tirer les leçons du passé […] C'est une question d'honnêteté. La droite a été au pouvoir pendant ces dix années. Il faut donc en tirer le bilan, si on ne veut pas revenir aux responsabilités en refaisant les mêmes erreurs", ajoute-t-il. L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur se défend de vouloir dresser "une espèce de procès stalinien à Nicolas Sarkozy".

Critique en trois points

Le député-maire du Puy-en-Velay (Haute-Loire) classe les réalisations de la droite pendant cette décennie en trois catégories : les positives, les négatives et les insuffisantes. Côté "positif, entre 2002 et 2007, je retiens la défense de la laïcité et la lutte contre le communautarisme".

Entre 2007 et 2012, "la gestion de la crise" et "plusieurs réformes majeures" (service minimum, réforme des universités, investissements d'avenir avec les lignes TGV, la recherche...). "Au bilan des deux" quinquennats, de Jacques Chirac puis de M. Sarkozy, il retient "une parole forte de la France à l'international".

En revanche, Laurent Wauquiez juge "juste incompréhensible" que la droite n'ait pas supprimé les 35 heures, sur lesquelles elle a "tiré à boulets rouges en expliquant que tous les maux de l'économie française en découlaient". Avant d’en rajouter une couche : "On n'en a pas fait assez sur l'économique et le social [...] nous n'avons pas corrigé les dérives de l'assistanat."

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Contre la "réformette" 

Autres loupés à ses yeux : le principe de précaution et le Grenelle de l'environnement, qui ont donné lieu à "des rafales de normes administratives", allant jusqu'à "étouffer le pays".
Parmi les réformes inabouties, il cite la formation professionnelle : "j'en suis responsable, je m'applique le devoir d'inventaire", précise l'ancien secrétaire d'État chargé de l'Emploi . Mais aussi les régimes spéciaux, le contrat de travail, la TVA sociale…

Laurent Wauquiez conclut : "La gauche échoue parce que ses idées ne sont pas adaptées à la réalité du pays, la droite parce qu'elle n'a pas le courage de les mettre en application quand elle arrive au pouvoir [...] La leçon de cet inventaire, c'est que la réformette dans un système sclérosé est insuffisante."

A.S.I (avec agences) 

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