La presse d’extrême droite divisée avant le second tour
Date de publication :
4 mai 2012 |
Mots clés :
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Sarkozy, abstention ou vote blanc ? Le second tour de l’élection présidentielle divise la presse d’extrême droite, à la marge et à la périphérie du Front national.
Depuis le 22 avril, chacun y va de sa consigne de vote. Ce fut d’abord l’hebdomadaire Minute qui, après avoir appelé à voter pour Marine Le Pen, se prononce en faveur de Nicolas Sarkozy, pour "faire barrage à Hollande", comme le signale sa "une" cette semaine. Un numéro où l’on retrouve notamment un entretien avec Gérard Longuet qui a fait beaucoup de bruit.
Présent, quotidien catholique traditionaliste, par la plume de Jeanne Smits, s’est aussi prononcé aussi en faveur du président sortant. Les raisons de cette opposition stricte à François Hollande se concentrent notamment autour des questions de société (IVG, mariage et adoption homosexuels, euthanasie). Par ailleurs, ce positionnement, partagé par nombre de catholiques traditionalistes (comme Bernard Antony), peut expliquer que Carl Lang et le Parti de la France qu’il dirige – qui entretient des liens avec ces milieux – appellent à "barrer la route" à la gauche.
En revanche, Henry de Lesquen, directeur de la station d’extrême droite Radio Courtoisie, appelle à voter blanc, tout comme Jean-Yves Le Gallou, directeur de la fondation Polémia. L’Action française, quinzomadaire maurrassien, se refuse pour sa part à choisir "entre la peste et le choléra".
Mais là où le débat est le plus vif reste Rivarol. L’hebdomadaire est très hostile à Marine Le Pen et au FN, qu’il estime "vendus" au "système". Proche de l’Oeuvre française (pétainiste et antisémite), il regroupe plusieurs chapelles radicales. Il est traversé par le débat sur la consigne de vote depuis que deux de ses plumes, Léon Camus et Hannibal, ont appelé à voter Sarkozy. Rivarol a même dû se fendre, dans son numéro à paraître le 4 mai, de deux pages de courrier des lecteurs.
"Deux virus mortels"
Certains appellent à voter Hollande dans une perspective de "vote révolutionnaire". Selon eux, le socialiste entraînerait une crise grave dont pourrait bénéficier l’extrême droite radicale. C’est le cas de Philippe Ploncard d’Assac, auteur qui s’inscrit dans la lignée des contempteurs du "complot judéo-maçonnique" : "La gauche serait moins dangereuse que Sarkozy pour la raison qu’il vaut toujours mieux un ennemi qui fait réagir qu’un faux ami qui endort les réactions."
Mais la plupart veulent s’abstenir ou voter blanc. Comme Alain Renault, ancien proche de François Duprat, ancien secrétaire général d’Ordre nouveau et du FN. Pour lui, "Sarkozy, c’est Tartuffe, un juif prêt à revêtir la chemise brune l’espace d’une journée si c’était ’bon pour lui’. Le vote nul s’impose". André Gandillon, président des Amis de Rivarol, partage cet avis. "Face à ces deux virus mortels, même si la mort apparaît plus douce et plus lente dans un cas que dans l’autre (et encore, qui sait ?), je ne prends pas parti. Je choisis de me battre contre ces virus létaux et les mettre hors d’état de nuire."
Le rédacteur en chef de Rivarol, Jérôme Bourbon, membre de l’Oeuvre française (OF), lui, campe sur la ligne de l’abstention. "La rédaction de Rivarol est divisée sur la question du second tour", indique-t-il dans son éditorial. "Que ce soit Hollande ou Sarkozy qui soit élu, ils seront les zélés serviteurs de l’Union européenne, de l’OTAN, du CRIF [Conseil représentatif des institutions juives de France] et de Tel-Aviv. Ils seront soumis à la finance apatride et vagabonde, aux desiderata des grands banquiers, ils feront la guerre à l’Iran, ils persécuteront les révisionnistes et les nationalistes. Ils poursuivront leurs attaques contre la famille, l’armée et la nation", écrit notamment M. Bourbon.
Robert Spieler, chroniqueur et coresponsable, avec Roland Hélie, de la Nouvelle Droite populaire (NDP), écrit aussi qu’il choisira l’abstention. Il l’avait déjà indiqué le 30 avril : "Qui sont les responsables majeurs de la situation identitaire dramatique que vit la France ? Les socialistes ? Absolument pas. Le regroupement familial fut décidé par Giscard d’Estaing et Chirac, pas par Mitterrand", affirmait M. Spieler. Qui ajoutait : "On pourrait multiplier les exemples. Le CRIF soutient Sarkozy, plutôt que Hollande, soupçonné d’avoir dans son entourage des personnes trop sensibles au drame que vivent les Palestiniens. C’est son droit, comme c’est celui de certains d’entre nous de voter Sarkozy, malgré tout, ou de ne pas voter Sarkozy, et donc de s’abstenir."
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